Le Syndicat des Professeurs de la Ville de Paris

Conditions de travail des PVP – déclaration Snadem UNSA en FS SSCT

Déclaration liminaire de l’UNSA à la FS SSCT (Formation Spécialisée en matière de Santé, Sécurité et conditions de travail) du 19 septembre 2023 

Monsieur le président,

 Depuis 2017 les conditions d’enseignement de nos collègues exerçant en REP et REP+  se sont fortement dégradées suite à la mise en place du dédoublement des classes de CP et CE1. Cette réforme censée améliorer les conditions d’apprentissage des élèves dans les réseaux d’enseignement prioritaire a créé des conditions de travail plus défavorables pour les enseignant.es des disciplines EPS, arts plastiques et éducation musicale, et des conditions d’apprentissage inéquitables par rapport aux élèves des écoles hors REP et REP+. 

Nous constatons aujourd’hui que les effectifs des classes dédoublées initialement fixés à 12 élèves peuvent aller jusqu’à 16 élèves. Contrairement à ce que préconise la circulaire Delpal Destrés, certain.es de nos collègues se retrouvent seul.es,  avec des effectifs pouvant aller au-delà des 30 élèves par classe, pendant que les professeur.es des écoles prennent en charge d’autres groupes. On le sait, les effectifs impactent la gestion de classe, la qualité du relationnel enseignant.e/élèves, la charge mentale qui s’exerce sur l’enseignant.e,  particulièrement dans le cadre des réseaux d’éducation prioritaire. 

Nos collègues doivent également composer avec les salles dont l’organisation spatiale et le mobilier ne sont pas adaptés à ces effectifs. 

Outre le traitement inéquitable dont les professeur.es de la Ville (PVP) sont victimes, nous posons la question de la santé au travail. En effet, la manipulation répétée de mobilier génère immanquablement des troubles musculo-squelettiques et les conflits qui naissent autour des questions  organisationnelles génèrent des risques psychosociaux. Notons également que les conditions d’apprentissage des élèves sont elles aussi dégradées. Les professeur.es de la Ville exerçant en réseau prioritaire doivent donc pouvoir bénéficier des mêmes dédoublements que les professeur.es des écoles pour les CP et CE1 afin de pouvoir faire progresser les élèves dans les mêmes conditions.

Aussi nous demandons que les dotations horaires indiquées sur les affectations correspondent au nombre de classes réelles de l’école.

Chaque année vous supprimez des postes pour cause de baisse de la démographie scolaire. Vous auriez pu profiter de cette baisse pour améliorer la qualité de vie au travail des agents en maintenant à minima le nombre d’ETP actuel. 

La question du recrutement :

Nous faisons le constat commun d’une désaffection générale des candidat.es pour les carrières d’enseignant.es et la Ville n’échappe pas à ce phénomène. Dans un contexte économique inflationniste, les diplômé.es recherchent les postes les mieux rémunérés. Force est de constater qu’aujourd’hui il vaut mieux enseigner à l’Éducation nationale qu’à la Ville de Paris. Cette question de l’attractivité n’est pas prise au sérieux aujourd’hui par la Ville et nous déplorons les recrutements infructueux qui aggravent la gestion du corps : heures supplémentaires  imposées, refus de disponibilité,  de détachement, de temps partiel ou de congé formation et peut-être aussi maintenant  des refus de demandes de retraite progressive sur autorisation. 

Par ailleurs, une fois de plus, un grand nombre d’écoles n’ont pas de professeur.e d’éducation musicale cette année.  En effet, seul.es 17 lauréat.es issu.es du concours d’éducation musicale sur 28 postes proposés ont finalement pris leur poste en tant que stagiaires.

Aussi nous demandons que la transposition de toutes les mesures de revalorisation salariales des professeur.es des écoles de l’éducation nationale comprises dans le socle nous soit appliquée.

 Enfin, à l’aube de  l’année olympique et paralympique, rappelons que les professeur.e.s de la Ville  contribuent depuis toujours à la promotion des grands événements sportifs. Ils se sont encore massivement mobilisés, l’an dernier, lors des Jeux sportifs scolaires organisés par la DASCO en lien avec la Délégation Générale aux Jeux Olympiques et Paralympiques et aux Grands Événements (DGJOPGE), la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) et le rectorat. Leur forte implication dans la réussite de cet événement avait d’ailleurs été saluée par la directrice de la DASCO. Cette reconnaissance nous va droit au cœur, soyez assuré qu’il en sera ainsi  cette année encore.

Madame Hidalgo a rappelé récemment  que le fruit de l’augmentation de la taxe foncière allait servir entre autres à maintenir les PVP. Peut-être pourrions-nous rappeler ici que l’éducation des petits parisiens a certes un coût mais c’est surtout un investissement dans la jeunesse et une fierté pour Paris de pouvoir le réaliser. Aussi pour l’épanouissement et la réussite des élèves, gardons la flamme, gardons nos PVP! 

Merci de votre attention.

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