Cadre, objectifs, questions, conseils de mise en place, tableau excel type pour les PVP, lettre au DASEN
Le Livret Scolaire Unique Numérique est entré en vigueur à la rentrée 2016, il est donc au cœur de l’actualité de cette fin de trimestre. C’est la raison pour laquelle le SNADEM a souhaité organiser une présentation, réflexion autour de ce sujet, réunion à laquelle une trentaine de nos collègues ont participé le lundi 28 novembre et ont pu fait part de leurs interrogations.
Le Livret Scolaire Unique Numérique a été conçu pour harmoniser la communication des évaluations aux familles, à l’école élémentaire et au collège, sur tout le territoire national. Il s’appuie sur les exigences du socle commun et sur les nouveaux programmes. Son contenu a été fixé par un arrêté ministériel du 31 décembre 2015. Les annexes définissent par cycle les éléments devant figurer dans celui-ci. Pour les cycles 2 et 3, on peut noter :
- Les principaux éléments du programme travaillés durant la période ;
- Les acquisitions, progrès et difficultés éventuelles de l’élève ;
- Le positionnement de l’élève au regard des objectifs fixés pour la période sur une des quatre positions suivantes : objectifs d’apprentissage non atteints, objectifs d’apprentissage partiellement atteints, objectifs d’apprentissage atteints, objectifs d’apprentissage dépassés.
S’il a le mérite d’harmoniser les pratiques, d’acter la suppression des notes à l’école élémentaire, et de chercher à être plus simple et plus lisible à l’attention des parents, il n’échappe pas à quelques critiques : La CNIL ne s’est pas encore positionnée à son égard (la conservation numérique du livret ne devrait durer que quatre ans, un cycle complet + un an). Il ne permet pas d’évaluer par compétence mais de façon plus globale. Comment caractériser des objectifs dépassés ? De plus, Il risque d’aggraver la « fracture numérique » si sa communication n’est pas faite sur papier.
De façon plus pratique, il n’échappe pas à quelques problèmes de conception, erreurs de jeunesse ou dues à la précipitation : il peut encore être modifié, il n’est parfois pas possible de l’imprimer, certaines équipes enseignantes ne sont pas encore familiarisées avec son fonctionnement. Si l’arrêté indique que les bilans « sont renseignés et communiqués aux parents ou au responsable légal de l’élève plusieurs fois par an», il ne fixe pas la période, trimestre, semestre, ce qui peut occasionner des tensions entre les écoles et les circonscriptions.
Et les Professeurs de la Ville de Paris dans tout ça ?
S’agissant d’un texte émanant du ministère de l’Éducation Nationale, nous n’avons pas été consultés. Il se trouve cependant que notre pratique spécifique est impactée par la création du LSUN. L’évaluation fait en effet partie intégrante de nos missions, et rien dans la conception du LSUN n’est fait pour nous faciliter la tâche.
Passons sur le fait que les Arts Plastiques et l’Éducation Musicale aient été regroupés sous le vocable « Activités artistiques » dans une version antérieure, modifiée depuis. Le premier écueil est que, n’ayant pas de NUMEN (numéro d’identification EN) et de mot de passe, nous n’avons pas accès à ces livrets, certains de nos collègues n’ont même pas eu l’occasion d’en voir. Alors même que nous faisons partie de l’équipe éducative, on peut tout à fait être laissé en marge de la construction du livret, à plus forte raison quand on est affecté sur trois ou quatre établissements. On peut légitimement s’inquiéter de cette nouvelle possibilité de mise à l’écart.
Le nom et la mention d’appartenance au corps des professeurs de la ville ne peuvent apparaître, sauf à les rajouter dans la case « principaux éléments travaillés au cours de la période ».
Ceux qui ont pu y accéder ont constaté que les rubriques intéressant nos disciplines étaient plutôt succinctes, et ne correspondent pas forcément à nos pratiques. Il est néanmoins possible de renseigner les compétences et connaissances travaillées dans la période, sans s’appuyer sur les listes proposées.
Comme nos collègues professeurs des écoles, nous regrettons qu’une évaluation par compétence soit impossible, seule la discipline est appréciée : Arts Plastiques, Éducation Musicale, Éducation Physique et Sportive.
Le fait qu’il n’existe pas d’outil nous permettant, en amont, de remplir ces livrets, renvoie cette tâche vers le professeur des écoles ce qui alourdit sa charge de travail. En liaison avec des professeurs des écoles et directeurs du SE-UNSA, nous vous proposons ci-joint une présentation simplifiée du LSUN sous forme de fichier Excel qui, si elle vous agrée, permettra de remplir ces livrets en facilitant la saisie informatique par la suite. Les codes (A1, B2..) correspondent aux éléments indiqués dans le livret, qui figurent dans les onglets, par discipline et par cycle.
Nous allons également écrire au DASEN, afin de savoir si l’académie envisage de mettre en œuvre, ou d’autoriser l’utilisation d’un logiciel permettant la saisie des évaluations en dehors de l’application elle-même. Ceci permettrait aux intervenants ne possédant pas de NUMEN de réaliser leurs évaluations en amont, les PE n’ayant plus alors qu’à importer les fichiers. Nous souhaitons également qu’apparaissent le nom et le statut des agents ayant participé à cette évaluation, de façon à ce que notre action au sein des écoles puisse être prise en compte, et valorisée.
Car le suivi et l’accompagnement des élèves font partie intégrante de notre travail, et doivent être reconnus comme tels.