Le Syndicat des Professeurs de la Ville de Paris

Reprise dans les écoles à partir du 11 mai : progressive, partielle et … incertaine

Chères collègues, chers collègues,

L’annonce par le Président de la République d’une réouverture progressive des écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai prochain a suscité de très vives inquiétudes, tant chez les enseignants que chez les parents d’élèves, à raison, compte-tenu de la situation sanitaire non encore stabilisée dans notre pays.

Tout cela ressemble bien à un pari : Voilà une échéance qui fixe un horizon et des délais tout en éludant la question cruciale des conditions de cette reprise, pour lesquelles subsistent plus d’interrogations que de certitudes.

Conditions de la reprise :

Pour le SNADEM, la reprise ne pourra se faire dans un mois que si et seulement si :

– L’épidémie a marqué le pas avec une baisse significative du nombre de malades graves, de patients en réanimation et de décès. Cette baisse sera possible grâce au respect du confinement drastique et de l’application des gestes barrière.

– Les moyens curatifs ont avancé avec le développement des traitements médicamenteux parallèlement aux moyens hospitaliers en matériels et en personnels.

– Les EPI (équipement de protection individuelle) sont suffisants dans la durée car ils sont indispensables à la protection des populations dans le cadre d’une reprise progressive : nombre de masques disponibles pour tous, gants, gel hydroalcoolique.

– Le dépistage par test se développe significativement. Sur ce point, il y a actuellement un désaccord : S’agit-il de confirmer qui est malade une fois les symptômes déclarés ? (À isoler d’urgence !) ou qui l’a été et a développé des anticorps ? (Immunisé, donc à libérer du confinement).  Une chose est sûre à ce jour : quels qu’ils soient, les tests sont en quantité insuffisante.

Progressive et partielle :

Le ministre de l’éducation l’a répété devant les syndicats comme dans les médias : tous les établissements, toutes les classes et tous les élèves ne seront pas appelés à reprendre les cours ensemble et en même temps.

Selon quel processus ? Il ne reste qu’un tout petit mois, si tout va bien, pour y réfléchir.

Par petits groupes ? certainement, et/ou pour les élèves en difficultés scolaires en priorité ? Peut-être.

À cet égard, l’organisation instaurée pour l’accueil des enfants de soignants serait un modèle utile, notamment dans le cadre de la sécurité sanitaire, car rien de ce qui a été mis en place en matière de distanciation sociale ne devra être abandonné.

Sécurité sanitaire pour tous :

Le retour en classe devra se faire en relation avec les collectivités territoriales car les organisations se complètent et se croisent. Les organisations syndicales réclament l’élaboration d’un protocole sanitaire de reprise et d’un cadre commun. C’est indispensable. Ce qui a pu se mettre en place à Paris sous le nom de « note DASCO/DASEN » constitue par exemple un texte de base qui pourrait évoluer, dans le cadre de la reprise, en concertation avec les CHSCT Ville et EN. Ce texte traitant de l’aspect préventif comme de la gestion d’enfants ou d’agents présentant des symptômes, devrait être connu de chacun et appliqué.

– Dans des écoles « désinfectées » (nettoyées « de manière approfondie » selon la terminologie ville de Paris) et ce, régulièrement.

– En continuant à appliquer les gestes barrière : petits groupes, espacement des tables, matériel scolaire dédié à chaque enfant, port de gants et de masques (régulièrement renouvelés) par tous les personnels et par les enfants (?), aucun matériel ne passant de mains en mains, lavage des mains surveillé, récréations décalées et horaires de cantine également.

– Dans la prise en compte des fragilités de chacun, notamment des pathologies chroniques dont souffrent certains personnels.

Deux CHSCT DASCO doivent se tenir d’ici le 11 mai. La question de la reprise y aura une place centrale. Le SNADEM y demandera une évaluation préalable des risques professionnels comme la loi le prévoit avant tout changement d’organisation du travail.

De quelle façon les PVP prendront-ils  part à ce retour en classe, « progressif et partiel » ?

Cela reste à définir. Les paramètres sont nombreux : quelles écoles, quelles classes, quels élèves ?  Pour quelles activités et avec quels matériels ? Quelles conditions de trajet ? Quel emploi du temps ? La liste des interrogations est longue. Concernant les réponses, elles émergeront dans un premier temps des discussions entre DASCO et Rectorat. Le SNADEM apportera ses exigences dans l’intérêt de tous les collègues. Mais vos retours d’expériences et suggestions seront aussi les bienvenus pour étayer nos demandes  auprès de la DASCO.

En résumé, pour qu’il y ait retour à l’école, et ce quelle que soit sa date, les garanties sanitaires indispensables doivent être avant tout apportées. La recherche d’une reprise économique, certes nécessaire, ne saurait justifier la mise en danger des enfants, des personnels et des familles.

Parallèlement, une analyse précise des conséquences du confinement au sein de la population scolaire dans sa diversité doit être réalisée. Enfin, Il appartiendra aux équipes d’organiser leurs enseignements en présentiel, une fois les conditions de sécurité confirmées. Pour cela, elles auront besoin de temps et il faudra leur en donner. Enseigner est un métier dont il faut respecter toutes les phases. Il sera donc judicieux de prévoir une « pré-rentrée » pour que les équipes pédagogiques puissent se concerter et organiser au mieux le retour des élèves à l’école.

Prenez soin de vous et de vos proches !

# Liens

logo_unsa-inter

UNSA Interprofessionnelle

logo_unsa-paris

UNSA Intra-Paris

logo_se-unsa

SE-UNSA

logo_unsa-educ

UNSA Éducation