CT Central du 30 novembre 2020
Déclaration liminaire de l’UNSA
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
L’UNSA a boycotté, ainsi que cinq autres organisations syndicales, le CT Central du 23 novembre, pour protester contre le rythme effréné que la municipalité a souhaité donner au dialogue social en ce début de mandature, entrainant un calendrier de réunions chargé et, qui plus est, aléatoire, ne permettant ni le suivi, ni l’étude approfondie des textes, remettant ainsi en cause la prise en compte des revendications des agents.
Si l’avis à donner sur les modalités de mise en œuvre du télétravail a été reporté jusqu’au prochain Comité Technique, l’UNSA s’inquiète cependant que les futurs dossiers et autres grands projets de la mandature soient traités dans l’urgence, surtout lorsque l’on voit leur importance : Mise en place de la loi de transformation de la Fonction Publique, création de la Police Municipale, fusion DASES-CASVP, création de la Direction de la Santé, Territorialisation, Végétalisation…
Le boycott du 23 novembre était une alerte donnée à l’administration sur la nécessité de donner plus de crédit aux organisations syndicales. L’UNSA est présente ce jour car nous souhaitons l’amélioration du dialogue social et non sa suppression, nous ne souhaitons pas nous autocensurer en abandonnant notre droit d’expression dans les instances. La loi de transformation de la fonction publique a supprimé les CHSCT et modifié les attributions des CAP, ce qui a justifié notre opposition à ce texte, nous n’entendons pas la mettre en œuvre avant l’heure. Nous voulons profiter des espaces de discussion qui nous sont donnés pour porter la parole et les revendications des agents de la Ville de Paris, garantir leurs droits et améliorer leurs conditions de travail. Nous demandons à cet effet le retour des réunions et des instances en présentiel le plus rapidement possible.
Ceci ne pourra être le cas que si un agenda social est fixé avec suffisamment d’avance et de justesse et donne une connaissance claire des échéances attendues. Ainsi, la loi de transformation de la fonction publique devant être déclinée à Paris avant le mois de juillet, il nous paraît capital de débuter dès janvier les négociations sur ce sujet, notamment sur tout ce qui touche au temps de travail et aux 1607 heures effectives : Temps de travail hebdomadaire, congés annuels, RTT, sujétions, cycles de travail…
Le calendrier des réunions sur le suivi des réformes, qui nous a été remis vendredi, laisse craindre le pire, car il concentre un grand nombre de dates sur les trois premiers mois de l’année 2021. Dans quel but ? Quand la municipalité souhaite-t-elle finaliser ces projets ? Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, une avalanche de réunions ne pourra créer qu’une avalanche de protestations.
La qualité du dialogue social ne pouvant se mesurer au nombre de réunion qui vont se tenir, nous attendons de la municipalité une meilleure lisibilité de son organisation et une meilleure écoute des propositions des organisations syndicales.
Il est également important pour notre organisation syndicale de siéger aujourd’hui, car nous voulons finaliser la négociation que nous avons menée en intersyndicale avec la CFTC et l’UCP pour l’augmentation des RPP. Celle-ci va se traduire par une large augmentation des ratios pour les agents de catégorie C et de catégorie B, et dans une moindre mesure pour les agents de catégorie A. Nous attendons cependant une réponse positive sur l’amendement déposé pour l’augmentation des ratios pour les attachés et ingénieurs.
L’avis à donner sur les Lignes Directrices de Gestion est, quant à lui, révélateur de l’impact de la loi de transformation de la fonction publique sur la vie des instances. Le fait que les CAP ne traitent plus d’un sujet aussi important que celui des promotions laisse à penser que l’administration pourra faire ce qu’elle entend et s’affranchir des règles en vigueur. Faire en sorte que les représentants du personnel puissent avoir accès aux tableaux d’avancement et soient réunis pour en échanger avec les bureaux de gestion est une garantie de transparence et d’équité pour tous.
L’UNSA est particulièrement attachée à l’existence de ces réunions nommées pré-CAP dans l’ancien monde…
Nous aurons l’occasion de revenir en détail sur le budget prévisionnel emploi lorsque ce point sera abordé.
Enfin, l’UNSA regrette que ce second confinement n’ait pas donné lieu à l’attribution d’indemnités comme lors du premier, le coronavirus n’a pas été moins dangereux. De plus l’ouverture des crèches, des écoles, des collèges, dans des conditions difficiles a permis à tous les parisiens de reprendre leur travail. Il aurait été juste que les personnels concernés soient récompensés de leur investissement.
Par conséquent, l’UNSA demande une augmentation généralisée du CIA pour tous les acteurs du service public parisien.