Syndicat UNSA Administrations Parisiennes
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Petit Dictionnaire du Déconfinement
La première semaine de déconfinement vient de se terminer. Il n’est pas facile d’avoir une vue d’ensemble de cette reprise pour l’administration parisienne. Nous avons alerté la Mairie pour certaines situations qui nous ont été signalées et qui semblaient anormales, néanmoins, le recours très large au télétravail, le fait que de nombreux équipements soient encore fermés, ont permis assez généralement de respecter la progressivité annoncée.
La pression attendue dans les transports publics s’est révélée moins forte que prévue, rendant ce redémarrage moins anxiogène, mais la continuité de la reprise pourrait bien faire changer la donne dans les jours à venir. Bonne nouvelle pour le climat et pour les marchands de bicyclettes, on n’en a jamais vendu autant, les franciliens ayant massivement recours à ce moyen de déplacement pour se rendre au travail. Avec le retour des beaux jours, la tendance devrait s’accentuer.
Dans les écoles parisiennes, la rentrée tant redoutée s’est déroulée dans plus de 600 écoles dans un contexte tendu et particulier. Les effectifs réduits, 15% de la population scolaire seulement était présente, ont permis un accueil dans des conditions aménagées, mais les 63 mesures barrière proposées par le protocole de l’Éducation Nationale sont particulièrement lourdes voire impossibles à respecter.
L’UNSA craint cependant une réouverture trop rapide de tous les équipements municipaux qui ne correspondrait pas à la réalité de la situation sanitaire. La tentation est grande de croire que l’épidémie est derrière nous, mais le coronavirus est toujours présent dans notre pays. Si tout un chacun a pu goûter avec joie au retour d’une certaine liberté, les gestes barrière et des mesures de protection s’imposent pour la préservation de la santé des personnels.
Nous vous présentons ci-dessous quelques points particuliers qui ont été au cœur des préoccupations des agents durant cette semaine.
Autorisation Spéciale d’Absence (ASA)
Aurait pu se transformer en AAS : Absence d’Autorisation Spéciale, sans la vigilance des organisations syndicales. En effet, il a fallu convaincre la Ville de Paris d’autoriser les agents ne souhaitant pas remettre leurs enfants à l’école de pouvoir bénéficier d’ASA jusqu’au 2 juin date de la prochaine étape du déconfinement. Il a fallu également intervenir pour que les agents partageant leur domicile avec un agent souffrant d’une des 11 pathologies recensées par le Haut Conseil de la Santé Publique soient eux aussi autorisés à bénéficier d’ASA. L’UNSA a porté cette revendication en CHSCT DASCO le 7 mai, puis ensuite auprès de la DRH.
Un formulaire modifié devrait tenir compte de ces deux avancées.
En fonction de l’évolution de la pandémie, le 2 juin pourrait marquer un tournant dans de ce dispositif.
Cycles de Travail, Effectifs :
Les directions et les organisations syndicales ont des appréciations divergentes de l’aménagement des cycles de travail. À la DEVE, notamment, on nous signale des journées plus chargées qu’habituellement avec des pauses réduites, dans d’autres directions on a des doutes sur la réalité des effectifs appelés sur le terrain et sur la nécessité de leur présence. Chaque Plan de Reprise de l’Activité devra faire l’objet d’un retour devant le CHSCT ou d’un comité de suivi, afin de revoir ces situations litigieuses et d’organiser la reprise du travail dans la concertation.
Masques : Synonyme Arlésienne
Inutiles en février, obligatoires en mai, les masques auraient été un sujet incontournable des discussions de comptoir si les bistrots avaient été ouverts. Une manne pour les journaux qui en ont fait leurs choux-gras. Il y a de quoi ! L’insuffisance d’équipements pour nos soignants, la gestion catastrophique des stocks, le manque de production nationale de ce produit de première nécessité en cas d’épidémie, la communication à l’emporte-pièce des experts et des responsables politiques sont autant de critiques justifiées qu’il faudra bien assumer.
La commande de millions, de dizaines de millions, de centaines de millions de masques de toutes sortes ne change rien à l’affaire : FFP2, chirurgicaux ou « grand public », ils sont toujours en nombre insuffisant aujourd’hui. Les directions doivent gérer leur propre stock au plus juste.
Chaque agent de la Ville de Paris devrait s’en voir attribuer trois par jour de travail, plus deux masques « grand public » pour les trajets, c’est loin d’être le cas partout.
Les masques « grand public » promis aux parisiens se révèlent difficiles à obtenir ou de mauvaise qualité : il faut s’inscrire sur paris.fr puis aller les retirer en pharmacie, si toutefois la pharmacie participe à l’opération, si elle a obtenu la bonne dotation, si la dotation n’est pas déjà écoulée, si les masques ne sont pas déchirés dès la première utilisation. Les agents devraient en obtenir deux pour leurs déplacements, si toutefois…
Nettoyage des vêtements de travail
La préconisation n°34 de la MISST indique : « Afin d’éviter la propagation du virus à l’extérieur des lieux de travail, assurer l’entretien des vêtements de travail soit dans les locaux de travail, soit en ayant recours aux services d’une entreprise extérieure »
À la lecture de cette proposition, on en déduit que les agents ne doivent pas rapporter leurs vêtements de travail à domicile, ce qui est le cas pour un grand nombre d’entre eux (DEVE, DJS, DPSP etc…).
L’UNSA demande à la municipalité quelles mesures elle envisage, afin de mettre en œuvre cette préconisation dans toutes les directions.
Primes :
L’État vient de publier deux décrets en date du 14 mai relatifs au versement d’une prime exceptionnelle aux agents de la Fonction Publique Hospitalière (décret 2020-568) et aux agents de la Fonction Publique d’État et de la Fonction Publique Territoriale (décret 2020-570). Un décret spécifique devrait suivre concernant les établissements départementaux de santé EHPAD, EPASE.
Le décret 2020-570 autorise donc la Ville de Paris, après délibération, à verser une prime défiscalisée et désocialisée de 330€, 660€ ou 1000€ aux agents municipaux mais il en limite aussitôt la portée.
Comme nous l’avions exprimé dans notre compte-rendu du CT Central ce texte risque de créer beaucoup d’inégalités au sein des services car il laisse une large marge d’appréciation. En effet, c’est la municipalité qui « détermine les bénéficiaires, le montant alloué et les modalités de versement ». De plus par définition, cette prime s’adresse « aux agents particulièrement mobilisés pendant l’état d’urgence sanitaire » qui ont eu « un surcroît significatif de travail en présentiel ou en télétravail ou assimilé ».
Si ce décret prend en compte les télétravailleurs jusqu’ici laissés pour compte, tous les éléments sont réunis pour le versement d’une prime « à la tête du client » si les modalités d’attribution ne sont pas clairement définies.
Par ailleurs, Cette prime sera-t-elle cumulable avec celle déjà perçue par les agents municipaux sur la voie publique ou en contact avec le public (35€ + 10€ de prime de repas par jour), dont nous demandons l’extension à tous les agents ayant dû se déplacer sur leur lieu de travail? Rien n’est moins sûr. On se trouve donc en présence de deux dispositifs différents dans leur forme qui vont créer des incompréhensions et faire chauffer les calculettes.
Pour l’UNSA, la reconnaissance de l’engagement des personnels pendant la période de confinement était nécessaire mais le dispositif créé ne répond qu’imparfaitement à la demande.
Pour l’ensemble des fonctionnaires, dont le point d’indice est gelé depuis février 2017, il paraît clair que ce sont les salaires qu’il faut maintenant impérativement relever.
Télétravail :
Il y aura un avant et un après confinement dans l’approche du télétravail par les employeurs, la Ville de Paris ne fera pas exception à la règle.
S’il a pu y avoir continuité du service dans le secteur administratif pendant cette période, c’est bien que le télétravail a été utilisé à grande échelle, parfois dans des conditions ingrates avec un matériel personnel inadapté et l’absence de véritable poste de travail. Lors du déconfinement, le télétravail montre encore son utilité en réduisant le nombre d’agents dans les transports.
Il est temps de le développer de façon pérenne tout en étant attentif à son organisation. Le 100% télétravail, porteur de RPS et de désocialisation, n’est pas souhaitable, mais l’augmentation du nombre de télétravailleurs réguliers, aujourd’hui limité à 1500, est incontournable.
La mise à disposition de matériel performant pour les télétravailleurs, qu’ils soient réguliers ou occasionnels, en est le corollaire. La ville de Paris doit fournir à ses télétravailleurs des ordinateurs portables intégrant les logiciels de travail, permettant la connexion à une imprimante et au besoin des clés 4G pour les agents dont la connexion filaire est insuffisante.
Ce matériel devrait également permettre le calcul du temps de travail effectif afin de pouvoir générer des RTT.
En effet, malgré les demandes récurrentes des organisations syndicales pour que la journée de télétravail soit valorisée à 7h48 pour tous, la DRH se retranche derrière le fait qu’en temps normal, seuls 40% des télétravailleurs dépassent les 7h journalières pour refuser cette avancée. Avec un matériel adapté, la question ne se poserait plus.
Tests :
Le dépistage est un élément essentiel de la lutte contre la propagation de l’épidémie. Il existe à l’heure actuelle deux types de tests utilisés :
– Les test PCR qui permettent, sur l’instant, de repérer les porteurs de virus actif et ainsi de les isoler du reste de la population afin d’éviter la contagion.
– Les tests dits « sérologiques » qui permettent de savoir si l’on a été en contact avec le virus en mesurant la quantité d’anticorps produits. Les tests sérologiques n’apportent pas la certitude d’être immunisé contre le virus mais ils sont utiles pour faire des études immunologiques en suivant une population particulière.
La ville de Paris a décidé d’offrir à tout agent la possibilité de se faire dépister par test PCR et c’est une très bonne initiative, même si elle n’est utile que pour les agents porteurs de symptômes. Cependant les bonnes intentions sont rapidement confrontées au principe de réalité. L’agent qui souhaite se faire dépister doit joindre le Service de Médecine Préventive qui lui fait parvenir par mail une ordonnance valable 4 jours. Il doit ensuite se rendre dans un laboratoire d’analyses médicales pour le faire réaliser et c’est là que les ennuis commencent, car il faut dans un premier temps trouver un laboratoire disponible : tous les laboratoires ne souhaitent pas participer à l’opération, certains ne répondent pas au téléphone, certains d’entre eux refusent l’ordonnance car elle n’émane pas du médecin traitant. Dans ce cas, il ne reste plus à l’agent qu’à retourner consulter son médecin.
L’UNSA regrette, par ailleurs, que nulle étude épidémiologique ne soit menée, notamment auprès des populations d’agents en contact avec le public ou sur la voie publique, ce qui aurait permis de cerner un peu mieux la circulation du virus dans ces populations et de mieux appréhender les facteurs de risque.
Disponibilité syndicale
Les bureaux de l’UNSA vont ouvrir progressivement à partir du 18 mai. Cependant, comme l’ensemble des adminstrations parisiennes, nous sommes tenus de respecter les règles sanitaires en vigueur. Nos permanents restent majoritairement en télétravail, nous accueillons les agents uniquement sur rendez-vous. Merci de bien vouloir continuer à contacter nos syndicats et sections par mail ou par téléphone en laissant un message sur la boîte vocale de votre correspondant.
Professeurs de la Ville de Paris et CMA : snadem.unsa@gmail.com
Attachés et encadrement supérieur : SYNDICAT-UNSA-attaches@paris.fr
Syndicat autonome UNSA : SYNDICAT-UNSAAD@paris.fr; syndicat-autonome-UNSA@paris.fr
Union Locale: SYNDICAT-unsa-contact@paris.fr
Vous pouvez également vous adresser à votre responsable de section si vous connaissez ses coordonnées