Réforme des retraites :
Jusqu’au retrait !
Paris, le 25 mars 2023
Après deux mois de conflit sur les retraites, une nouvelle séquence s’est ouverte la semaine dernière avec l’utilisation du 49-3 et le discours méprisant du président à l’égard du peuple. Notre réponse ne s’est pas fait attendre puisque le lendemain nous étions près de 3 millions et demi à manifester dans tout le pays.
Le président a choisi de ne pas écouter le peuple et préféré l’affronter. Il essaie de restaurer sa légitimité en expliquant que “la foule” qui s’adresse à lui dans la rue n’est pas plus légitime que les députés qui s’expriment au Parlement et rappelle que l’utilisation du 49-3 n’est pas un outil de “dictateur” mais qu’il appartient aux instruments de la Constitution. En employant le terme “d’émeutes” face aux députés le mardi 21 mars, il essaie de montrer que l’expression de la rue est désordonnée et qu’il représente lui le calme et le respect des institutions face au “chaos”. Il pousse l’indécence jusqu’à comparer les manifestations à l’attaque du Capitole en soutien à Donald Trump. Face à cette situation objectivement critique, il aligne tout le corpus appartenant au langage de la crise pour tenter de légitimer ses positions autoritaires. De fait, ce que nous observons dans la rue, ce sont des débordements de la part des forces de l’ordre et notamment de la brigade mobile motorisée pour laquelle le ministre de l’Intérieur est aujourd’hui contraint de demander une enquête de l’IGPN.
L’agenda international de Monsieur Macron risque fort d’être perturbé par le conflit social généré par sa politique intérieure. Comme disait le président Chirac à propos du climat “la maison brûle et nous regardons ailleurs”. Aujourd’hui, la maison brûle et Monsieur Macron regarde ailleurs. Au-delà de l’annulation de la visite de Charles III, ses déplacements dans le pays risquent fort d’être perturbés dans les jours à venir. Son séjour en Chine lui donnera peut-être l’occasion de souffler. Si l’ordre du jour prévu est bien de discuter des propositions de paix en Ukraine du Président Xi Jinping , notre donneur de leçon sur la démocratie et les droits de l’homme pourrait bien se voir rappeler la mise en garde du Conseil de l’Europe sur l’utilisation de l’usage excessif de la force en France.
En tentant de disqualifier les manifestations, le président creuse un peu plus le fossé qui le sépare du peuple. Son aveuglement ne fait que retarder des solutions qu’il faudra nécessairement apporter à cette crise . Le conseil constitutionnel rendra son avis sur la constitutionnalité du texte de la réforme des retraites la semaine prochaine, le texte d’un référendum d’initiative partagée* à également été déposé par les députés et les sénateurs. Pour que celui-ci soit validé, il faudra 4,88 millions de signatures. Aujourd’hui, la légitimité populaire l’emporte sur la légitimité de l’exécutif. Cette perte de légitimité du gouvernement risque de nous entraîner vers un autoritarisme brutal.
C’est maintenant inéluctable, le retrait s’impose d’une façon ou d’une autre, ce n’est qu’une question de temps. Mais pour cela, la mobilisation doit se poursuivre.
Aussi, l’intersyndicale appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grève et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays.
Vous pouvez également signer et faire signer la pétition contre le projet de réforme qui a dépassé le million de signatures !
Cliquez ici pour écrire à vos parlementaires, pour dénoncer ce projet.
Le SNADEM