Le Syndicat des Professeurs de la Ville de Paris

Retour sur la mobilisation PVP du 23 mai, retrait délibération ISAE et nouvelles négociations

Un grand merci à toutes et tous pour votre participation au rassemblement des professeurs de la Ville du 23 mai 2024

Nous étions près de 200 professeurs de la Ville rassemblés, ce jeudi 23 mai, place  de l’Hôtel de Ville, sous un soleil printanier. Votre présence a montré aux élus du Conseil de Paris toute la détermination des professeurs pour l’amélioration de leur régime indemnitaire et contre les suppressions de postes.

Nous tenons à remercier particulièrement Nour Durand- Raucher Vice-président du groupe « Écologiste de Paris » et Jean-Noël Aqua (Communiste), vice-président de la 6ème commission (Écoles – Universités – Familles – Petite enfance – Jeunesse), Laurent Sorel (LFI) membre de la 1ère commission chargée des ressources humaines  et Antoine Beauquier (Changer Paris) membre de la 7e commission notamment en charge du sport.

À la demande du SNADEM, ces quatre groupes politiques avaient déposé des amendements à la délibération de l’exécutif qui prévoyaient le doublement de l’ISAE à 75% avec un versement progressif sur 3 ans. Les amendements des communistes, des écologistes  proposaient un versement à 75% mais dès la rentrée, le groupe Changer Paris proposait le versement à 100% dès la rentrée également. Curieusement, le dépôt de ces amendements a fortement irrité monsieur Bloche, Maire adjoint chargé des affaires scolaires et de la petite enfance, qui a retiré la délibération de crainte de voir passer un amendement dont l’exécutif ne veut pas. Après avoir ignoré cordialement nos revendications depuis un an, il feint de s’étonner que nous allions taper à d’autres portes.

Il nous a finalement accordé une audience la veille de notre rassemblement. Pour lui, il n’y a pas de problème budgétaire. En revanche, il conditionne l’octroi de l’ISAE à 100%  à l’augmentation de notre temps de travail et à notre intervention sur le périscolaire. Nous lui avons toujours dit que cela constituait pour nous une ligne rouge mais il revient à la charge.

L’ exécutif parisien choisit donc de mettre en lumière la question du temps de travail de ses enseignants. Il fait le choix de stigmatiser une profession déjà affectée par des conditions de travail dégradées et d’écorner encore un peu plus son image comme si les enseignants n’en faisaient pas assez.  Ce discours, porté par une partie des politiques et certains médias, nous a amené doucement mais sûrement à la situation que connaît le pays aujourd’hui au niveau de l’Éducation nationale, à savoir de graves difficultés de recrutement. S’ajoute à cela un niveau de rémunération parmi les plus bas d’Europe. On peut ainsi clairement affirmer que c’est une politique délibérée, destinée à asphyxier l’Éducation nationale.

Le corps des professeurs de la Ville ne fait pas exception à cette logique puisque les concours de recrutement s’adressent au même type de candidats. Si aujourd’hui, on cumule un niveau de rémunération encore inférieur aux professeurs des écoles et une augmentation du temps de travail, notre corps ne sera vraiment plus attractif mais tout simplement totalement délaissé par les candidats potentiels. L’exécutif en sera  le seul responsable et l’on pourra alors affirmer qu’il y a une réelle volonté politique de faire disparaître notre corps.

Concernant la charge de travail : le nombre d’élèves dont nous avons la responsabilité et la multiplication des équipes avec lesquelles nous coopérons, occasionnent déjà une charge mentale et affective conséquente. À cela s’ajoutent la fatigue des temps de trajet particulièrement longs en Île-de-France et les temps de transfert entre écoles. Par ailleurs, si l’on y ajoute notre temps de préparation alors notre temps de travail réel s’élève à plus de 40 heures par semaine.

Alors que la Ville se targue, dans sa communication, d’être exemplaire sur la question de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques psychosociaux, les mesures qu’elle propose seraient clairement contre-productives  dans ces domaines si elles étaient mises en œuvre.

Sur la seconde proposition, à savoir intervenir sur le temps périscolaire, les collègues qui le souhaitent interviennent déjà sur les TAP en activité accessoire, via les ateliers de la DAC de la DJS ou via des associations. Il n’y a donc pas lieu d’y changer quoi que ce soit. Notre statut prévoit notre intervention sur le temps scolaire. Accepter toute modification du périmètre d’intervention ouvrirait la boîte de Pandore et nous conduirait immanquablement vers la disparition du corps des PVP tel qu’il est aujourd’hui en homologie avec celui des professeurs des écoles. Cela entraînerait de facto un niveau de recrutement inférieur et à terme la disparition du corps de catégorie A niveau master. Nous n’accepterons donc aucune modification de notre statut sur ce sujet.

Le retrait de la délibération initiale doit normalement ouvrir une séquence de dialogue entre le SNADEM, l’administration et l’exécutif. Il y a cependant fort à parier qu’il n’aboutisse pas,  si ce dernier maintient de telles propositions.

Pour prolonger notre action, nous vous invitons à participer dès demain Samedi 25 mai, à partir de 13h, place de la Sorbonne au rassemblement contre le choc des savoirs organisé par les associations de parents d’élèves et l’ensemble des syndicats de l’Éducation nationale. Nous alerterons ainsi à cette occasion les parents et l’ensemble de la communauté éducative sur notre situation par le biais d’une distribution de tracts.

Le SNADEM

# Liens

logo_unsa-inter

UNSA Interprofessionnelle

logo_unsa-paris

UNSA Intra-Paris

logo_se-unsa

SE-UNSA

logo_unsa-educ

UNSA Éducation