Syndicat UNSA Administrations Parisiennes
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Le Comité Technique Central s’est tenu vendredi 22 novembre 2019 avec comme point unique le budget prévisionnel emploi 2020. Les organisations syndicales ont unanimement voté contre ce projet. Vous trouverez ci-dessous la déclaration faite par l’UNSA à cette occasion
CT Central du 22 novembre 2019
Déclaration de l’UNSA
Budget prévisionnel emploi 2020
Madame la présidente, Mesdames, Messieurs,
Il n’y a aucune surprise à attendre de la déclaration de l’UNSA, puisqu’elle est majoritairement constituée d’un copié-collé de nos propos des années précédentes. La politique de la municipalité en matière d’emploi n’ayant pas évolué, à quoi bon changer les mots lorsque les faits demeurent…
Le budget prévisionnel emploi 2020, à l’image de ses prédécesseurs, présente un nombre de création compensé en intégralité, ou presque, par des suppressions, baptisées pudiquement redéploiements.
Le total de ces redéploiements, sur la mandature s’élève à 1931,5.
Dans cette délibération, la ville de Paris les justifie car «ils témoignent de la poursuite des chantiers de modernisation et d’optimisation du fonctionnement de l’administration et concourent à l’objectif général d’évolution maitrisée de la masse salariale »
« La poursuite des chantiers de modernisation » et « l’évolution maitrisée », Madame la présidente, cachent mal la réalité du terrain, qui pour certains agents s’appelle souffrance au travail. Raison pour laquelle on assiste à l’augmentation du stress, à la dégradation des relations de travail, entre agents ou avec les usagers, à l’apparition des burn-outs et parfois à certains actes désespérés.
La brutalité des réorganisations, l’augmentation de la charge de travail, sont aujourd’hui dénoncées par l’ensemble des acteurs de terrain toutes catégories confondues : les uns car ils n’arrivent plus à assumer les tâches qui leur sont attribuées, les autres car ils considèrent ne pas avoir les moyens de remplir les missions qui leur sont confiées.
L’UNSA souhaite rappeler que les conditions de travail sont intimement liées aux effectifs, et qu’aucune réflexion sur les risques psycho-sociaux ou la qualité de vie au travail ne peut s’exonérer de la prise en compte de cette donnée.
Cette année c’est la DASCO qui, « sous l’effet de la baisse de la démographie scolaire » contribue principalement aux suppressions. Examinons de plus près la situation de l’emploi dans cette direction :
Les Agents Techniques des Établissements d’Enseignement ont une dotation d’un poste supplémentaire soit une augmentation de 0,12% des effectifs.
Les Agents Techniques des Écoles ont la chance de voir leurs effectifs augmenter : +3 pour les titulaires ce qui porte le total à 1902, +2 pour les contractuels ce qui le porte à 405. Sauf qu’il est bien difficile de savoir quel support budgétaire est utilisé pour la rémunération des contractuels qui sont actuellement 759. Il se pourrait ainsi qu’au bas mot 300 agents puissent être titularisés, ce qui est loin d’être en projet.
Les Agents Spécialisés des Écoles Maternelles perdent 13 postes pour arriver à 1975, alors qu’il est encore impossible à l’heure actuelle d’assurer le remplacement des absences. Il est impossible également de connaître précisément la répartition générale et par CASPE des titulaires, des contractuels à temps complet et incomplet et ainsi connaître les possibilités d’embauche offertes par ce budget emploi.
Les Adjoints d’Animation perdent 70 postes, alors que sur chaque interclasse, dans chaque école, chaque jour, les normes d’encadrement ne sont pas respectées, qu’il existe un nombre important de faux-vacataires, que des besoins ont été évoqués pour des contractuels à temps incomplet, sans réponse à l’heure actuelle, que les demandes de renfort portées par notre syndicat sur les écoles en REP et REP+, n’ont pas été satisfaites.
Les Professeurs de la Ville perdent 8,5 postes, s’ajoutant aux 14 perdus en 2018, qui devaient être les derniers et à ceux des années précédentes. Pour information, il n’y avait pas assez de professeurs d’éducation musicale à la rentrée alors qu’un concours venait juste d’avoir lieu. On peut assez facilement prévoir qu’en l’absence de concours en 2020 et en raison des départs à la retraite, il y aura davantage de postes vacants à la rentrée prochaine dans cette discipline.
La situation des Cours Municipaux d’adultes est catastrophique. Si le budget indique 70 postes budgétaires de professeurs contractuels à temps non complet, ce sont plus de 700 vacataires par an qui sont recrutés, pour certains dans des conditions extrêmes de précarisation.
La Ville de Paris aurait donc pu profiter de la baisse de la démographie pour améliorer le fonctionnement des services de la DASCO, elle a fait un autre choix, celui de diminuer le nombre de postes.
Nous pourrions reproduire l’exemple pour d’autres directions et d’autres corps : 47 postes d’adjoints d’administrations vont être supprimés alors qu’il en manque cruellement dans tous les services des ressources… La DPSP participe à l’effort de redéploiement, -4 AAS, -12 ASP alors que la tranquillité publique est, à priori, une priorité municipale…
La maîtrise de la masse salariale ne peut constituer le seul indicateur de l’efficacité d’une politique publique. L’UNSA demande instamment à la municipalité de revenir à une politique d’emplois et d’organisation des relations de travail plus respectueuse des facteurs sociaux et humains.